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Las palabras también se desvanecen en el papel amarillento

Y su sentido poco a poco se borra del recuerdo.

La escritura se vuelve un trazo de ceniza,

Un camino que se olvida, una ruta perdida.


Y se pierden también con lo que se acaba

Una parte de mi vida, una parte de mis sueños.

Las arrugas del pasado se difuminan y mueren,

El presente tiembla todavía con su último resplandor

Y el telón se abre sobre el mañana en colores.

En alguna parte permanece una voz que se calla

Cuando un texto dice lo que fue su virtud

Y la memoria lo convierte en un aire que regresa

Como late un corazón, como se abre una mano.

El agua de la rivera tiene extraños colores

Cuando en ella se reflejan la esperanza y el miedo.

El golpe del viento en un viejo vestido

Le recuerda a nuestros deseos el canto que se oculta.

Y todo lo que vibraba en las palabras que trazábamos

Se deshace en el tiempo cuando la voz se calla.


(Traducido por María Cecilia Gómez Betancur)



Poema original en francés:


Les mots aussi fanent sur le papier jauni

Et leur sens peu à peu s’efface du souvenir.

L’écriture devient une trace de cendre,

Un chemin qui s’oublie, une route perdue.


Et se perdent aussi avec ce qui s’achève

Une part de ma vie, une part de mes rêves.

Les rides du passé s’estompent et meurent,

Le présent tremble encore d’une ultime lueur

Et le rideau s’écarte sur demain en couleurs.

Quelque part demeure une voix qui s’est tue

Quand un texte dit ce que fut sa vertu

Et la mémoire en fait un air qui revient

Comme s’émeut un cœur, comme s’ouvre une main.

L’eau de la rivière a d’étranges couleurs

Lorsque s’y mirent et l’espoir et la peur.

Le battement du vent dans une vieille robe

Rappelle à nos désirs le chant qui se dérobe.

Et tout ce qui vibrait dans les mots qu’on traçait

Se défait dans le temps lorsque la voix se tait.

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